Chapeau au Soldat Egyptien… connu pour sa bravoure et son héroïsme depuis l’Antiquité !

Soha Gafaar Samedi 17 Octobre 2020-13:45:23 Chronique et Analyse
Abou Simbel
Abou Simbel

Les célébrations de la grande victoire d’Octobre ne se limitent pas à la seule journée du 6 Octobre, mais se poursuivent tout au long du mois. Et c’est normal car les Egyptiens en ce mois de l’année 1973 ont brisé l’imbrisable et ont réalisé ce qu’on a qualifié de « miracle ». Les Egyptiens ont indiscutablement écrit une épopée sans pareille, ce qui est normal pour le soldat égyptien connu pour sa bravoure et son héroïsme depuis l’Egypte ancienne. Très tôt dans son histoire, l'Egypte a voulu se doter d'une armée. Plusieurs raisons expliquent ceci, tout d'abord pour se protéger des attaques venues des terres voisines et pour assurer le contrôle de ses lointaines terres. Cela explique alors pourquoi le soldat égyptien est si brave et si intrépide. Allons-y alors à la découverte de la naissance de la vie militaire dans l’Egypte ancienne…

 

 

 

L'Armée égyptienne depuis l’aube des temps fut une institution très organisée. En son sein, on retrouvait une hiérarchie organisée avec une infanterie composée de compagnies de 200 soldats chacune. On regroupait ces compagnies en divisions d'environ 5 000 hommes. Un chef militaire en avait la charge. Ce dernier s'entourait de sous-dirigeants qui avaient la responsabilité des sous-unités de la division. Comme à notre époque, les grades étaient indiqués sur l'uniforme par un symbole précis.

Au sein même de l'infanterie, on retrouvait différentes spécialités militaires :

Les conducteurs de char : discipline apparue pendant la période du Nouvel Empire, inspirée probablement par les Hyksos.

Les soldats à pied (fantassins) : ils constituaient le plus gros des troupes pharaoniques, prêts à se battre jusqu'à la mort pour leur dieu.

Les archers : la branche la plus redoutée des ennemis des Egyptiens, ils inspiraient une grande crainte.

Les instructeurs : ils étaient affectés à la formation des jeunes soldats (combat rapproché, tir à l'arc etc...).

Du côté des armes employées, elles étaient diverses et ont évolué au fur et à mesure des conquêtes, les différentes cultures s'influençant mutuellement. On trouvait par exemple des lances, des javelots, des haches ou encore une arme très courante : le sabre courbe que l'on appelait « kopesh ». Cette arme inspira probablement les célèbres cimeterres du Moyen-Orient, repris par les Européens lors des croisades au Moyen-âge. Concernant les arcs, leur forme a beaucoup évolué. Les premiers arcs étaient simples, fragiles puis nous sommes passés à l'arc triangulaire, plus pratique et plus puissant. Enfin, la dernière évolution est l'arc composite avec sa triple courbure, très puissant, inspiré des armes Hittites. Il faut ajouter à cela les différents boucliers disponibles qui pouvaient être en bois, en peau tendue ou en roseau tressé.

Vous constatez que la panoplie du soldat était assez conséquente. C'est pourquoi, on nommait souvent les soldats de l'infanterie « les hommes aux bras forts », en égyptien : « Nokhtu-aa ».

Lors du déclenchement d'une guerre, tous les soldats appelés par pharaon se réunissaient pour la cérémonie de remise des armes. Souvent, le souverain lui-même assistait à la distribution. Il en profitait pour prononcer un discours puissant pour donner force et courage à ses troupes.

Les récits militaires sont très nombreux en Egypte ancienne, les pharaons aimant beaucoup vanter leurs exploits pendant les batailles. Mais c'est surtout durant le Nouvel Empire que nous possédons la plus riche documentation. Les plus célèbres récits sont ceux de Thoutmosis III ou encore les campagnes contre les Hittites de Ramsès II (notamment la fameuse bataille de Qadesh). Durant cette dernière, l'armée du grand conquérant avait été découpée en quatre divisions dont chacune portait le nom d'un dieu : Seth, Amon, Râ et Ptah. Pharaon commandait la division d'amon et avait disposé ses troupes avec stratégie. Malgré cela, l'armée tomba dans une embuscade. La légende raconte que « pharaon aurait surgi de nulle part et aurait mis les troupes ennemis en déroute, tel Montou (le dieu de la guerre) ».

C'est ainsi que les forces militaires de l'Egypte allaient dominer toute la région du Proche-Orient pendant des siècles.

Le Pharaon victorieux affrontant ses ennemis est l’image qui revient le plus fréquemment sur les murs des temples. Pendant des millénaires, de Narmer aux empereurs romains, les Egyptiens ont gravé inlassablement cette même scène du pharaon frappant ses ennemis de sa massue tout en empoignant par les cheveux. Le pharaon debout sur son char, son cheval foulant les ennemis est une variante de cette même scène. Ces scènes rappellent que le pharaon a pour mission de protéger son pays des ennemis. Ainsi ces effigies témoignent que le pharaon est le garant de l’ordre établi par les dieux et qu’il accomplit bien sa mission de protecteur. Représenter le pharaon triomphant sur les murs et portes des temples a aussi un sens propohylactique : cela dissuade les mal intentionnés de pénétrer dans l’espace sacré.

Face aux agressions extérieures et après une nouvelle unification du territoire, une armée de métier fut institutée. L’Egypte est par la suite devenue la plus grande puissance militaire de son époque et va se montrer conquérante.

 

La plus grande bataille de chars de l'Histoire

A noter que la plus grande bataille de l’Histoire a opposé Égyptiens et Hittites.

Prenant de court ses ennemis, l'armée hittite semblait inarrêtable lorsqu'elle a affronté l'Égypte dans la plus grande bataille de chars de tous les temps.

Pour les contemporains de Ramsès II ou de ses successeurs directs, l'histoire était claire : dans une poussée héroïque visant à regagner les anciennes terres impériales en Syrie, leur grand pharaon avait combattu les Hittites lors de la bataille de Qadesh, en 1275 avant J.-C., qu'il avait remportée, s'auréolant de gloire.

Ramsès II maîtrisait aussi bien les relations publiques que l'art de la guerre, et les historiens savent maintenant que la bataille de Qadesh n'était qu'une victoire en demi-teintes contre les Hittites. La bataille s'est presque certainement conclue en match nul.

Maîtres d'un empire qui s'étendait sur une grande partie de la Turquie moderne dans certaines parties de la Syrie, les Hittites étaient des adversaires aussi estimés que redoutables. Depuis leur capitale fortifiée d'Hattusa (à environ 210 kilomètres à l'est d'Ankara, dans l'actuelle Turquie), ils ont assis leur domination sur la région grâce, pour partie, à leur grande maîtrise du char.

Écrit égyptien officiel relatant la « victoire », le Poème du Pentaour a été gravé sur les temples de Ramsès II, y compris le temple d'Abou Simbel, dans le sud de l'Égypte. Le poème raconte comment le roi hittite Muwatallis II « avait envoyé des hommes et des chevaux, aussi nombreux que les sables… Les chars de Sa Majesté [Ramsès II] perdaient courage, mais Sa Majesté a tenu bon. »

La bataille opposant Hittites et Égyptiens est considérée par les historiens comme la plus grande bataille de chars de l'Histoire. Cet affrontement extraordinaire a parfait la réputation des Hittites, désormais acteurs régionaux de premier plan.

 

 

Sources :

https://www.egyptos.net/egyptos/viequotidienne/soldat-egypte-ancienne.php

http://www.mafhoum.com/press6/160C31.htm

https://theatrum-belli.com/la-fabuleuse-armee-de-legypte-antique/

http://jfbradu.free.fr/egypte/LE%20PHARAON/le-pharaon16.php3

https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/05/la-plus-grande-bataille-de-chars-de-lhistoire-a-oppose-egyptiens-et-hittites

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